(AOF) - Rubis prend acte de la décision exécutoire rendue par l’Autorité de la concurrence hier, qui sanctionne plusieurs acteurs pour une entente anticoncurrentielle dans le secteur de l’approvisionnement, du stockage et de la distribution de carburants en Corse qui aurait démarré en 2016 et pris fin en 2022. Le montant total des sanctions pécuniaires prononcées par l’Autorité s’élève à 187,5 millions d'euros.
Rubis SCA a été condamné à une amende d'un montant de 64,2 millions d'euros, solidairement avec sa filiale Rubis Énergie, ainsi qu'à une amende de 430 000 euros, solidairement avec son ancienne filiale Rubis Terminal.
Rubis est "consterné par la teneur de la décision qui ne tient pas compte de la réalité des faits et réfute avec fermeté les pratiques reprochées par l'Autorité".
Le groupe dit "avoir toujours œuvré à assurer un approvisionnement fiable et compétitif du marché corse au bénéfice des consommateurs de l'île".
Rubis réitère son engagement à se conformer pleinement à l'ensemble des réglementations applicables, notamment au droit de la concurrence.
L'entreprise de distribution de produits pétroliers et de stockage d'énergie étudie attentivement la décision de l'Autorité de la concurrence en vue d'un recours devant la Cour d'appel de Paris.
AOF - EN SAVOIR PLUS
En savoir sur Rubis
Points clés :
- Distributeur d’énergie -carburants, bitume et GP- numéro 1 français dans le GPL, avec des positions nationales de n° 1 ou 2ème dans ses implantations, créé en 1990 ;
- Chiffre d’affaires de 6,6 Mds€ réalisé à 99 % dans la distribution d’énergie -GPL, carburant et bitume- et les supports & services et, depuis l’acquisition en 2022 de Photosol, la production d’électricité renouvelable, encore marginale ;
- Présence internationale forte, équilibrée entre l’Afrique pour 49 % des ventes en volume, les Caraïbes pour 34 % et l’Europe (France, Espagne et Portugal) ;
- Ambition : devenir un acteur majeur de la production d’électricité renouvelable en France financé par les excédents de trésorerie de l’activité de distribution d’énergie ;
- Capital éclaté mais non opéable, en raison de la présence d’associés commandités et gérants avec 2% des actions (Gilles Gobin et Jacques Riou), les autres positions étant détenues par Ronald Sämann avec 6%, Marcel Dassault avec 6%, la Compagnie nationale de navigation agissant de conseil avec la famille Molis pour 5% puis Plantation des terres rouges (galaxie Bolloré) pour 5% ;
- Après la nomination de Marc-Olivier Laurent à la présidence du conseil de surveillance de 14 membres, modifications en cours dans le collège de la gérance :
- 4 membres depuis mai : Gilles Gobin, Sorgema (dont les co-gérants sont Gilles Gobin et Clarisse Gobin-Swiecznik), GR Partenaires et Agena (présidée par Jacques Riou.
- arrivée en octobre de 2 nouveaux gérants non commandités, Jean-Christophe Bergeron et Marc Jacquot,
- départ en 2027 des 2 fondateurs et associés commandités Gilles Gobin et Jacques Riou.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- volontarisme dans le renouvelable avec un 88 MWc installés en 2024,
- déploiement de synergies entre les renouvelables et la distribution d’énergie,
- forte capacité de génération d’autofinancement libre via l’allègement des besoins en capitaux après la cession de la participation dans la société commune Rubis terminal
- Stratégie environnementale visant pour 2030 un recul de 30 % vs 2019 des émissions de CO2 :
- focalisée sur la prévention de la pollution des eaux et sols, la baisse des rejets, le dessalement de l’eau de mer de la raffinerie des Antilles, l’économie circulaire,
- intégrée au modèle économique : recours au PL comme énergie de transition en Afrique, promotion des énergies moins carbonées (gaz liquéfiés, biocarburant), diversification dans le renouvelable ;
- Visibilité dans la distribution d’énergie (contrats liés aux variations du cours de brut) accrue par la durée -20 ans- des contrats de Photosol, d’où un croissance externe active : prise de participation de 18,5% dans Hydrogène de France, prise de contrôle total de l’angolaise Soida, n° 1 du bitume avec une part de marché de + 50%) et rachats du français Ener 5 (solarisation des sites industriels, bureaux et parkings) et de 10 projets solaires en Italie ;
- Structure financière maîtrisée : capitaux propres portés à près de 3 Mds€ et,à fin juin, dette nette ramenée à 1,4 Md€, donnant un effet de levier de 1,4.
Défis
- Sensibilité aux changes, notamment les monnaies africaines, recul de la rentabilité au Kenya, Madagascara et Nigeria, et ralentissement de la croissance dans les Caraïbes ;
- Ambitions pour les installations photovoltaïques : portefeuille de projets sécurisés de + 2,5 GWc en 2025 et de 3,5 GWc en 2030, vs 1,1 GWc en 2024, avec une contribution au bénéfice d’exploitation de 10 % au moins en 2027 ;
- Reprise des rumeurs sur l’entrée d’acteurs financiers ou industriels dans le capital, notamment le fonds CVC et le négociant en pétrole Trafigura, le groupe « examinant toutes les options » ;
- Après un gain de 26% du bénéfice net au 1er semestre, objectifs 2025 confirmés : fourchette large pour le bénéfice d’exploitation, entre 710 à 760 M€ ;
- Dividende de 2024 en hausse (pour la 29ème année consécutive) à 2,03 €.

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer